Newsletter 02/11

Les langues de l'Afrique du Sud

Il est admis que le langage a commencé de se développer avec l'homo sapiens, il y a entre 170.000 et 200.000 années en Afrique, berceau de l'humanité.

La syntaxe qui structure le langage moderne serait apparue progressivement entre 90.000 et 60.000 années avant notre ère. Toutefois, des périodes plus anciennes sont depuis peu envisagées pour retracer les étapes de l'histoire du langage.

La création du langage sur le continent africain donne un prix particulier aux langues qui y sont parlées depuis de nombreux millénaires.

La constitution sud-africaine, en son article 5 a ainsi reconnu les neuf langues africaines présentes sur le territoire et qui n'avaient aucune existence juridique avant 1994. Elles ont acquis le statut de langue officielle au même titre sur celles d'origine européenne l'anglais et l'afrikaans (issu du hollandais) qui étaient auparavant les seules à en bénéficier.

En outre, les langues les plus anciennes (khoi, Nama, San) font l'objet d'une protection spécifique, notamment par leur enseignement et la diffusion de dictionnaires; un organe spécifique le « Khoi and San National Language body » a été fondé à cet effet en 1999.

Entre 10.000 et 20.000 personnes appartien¬nent à ces cultures qui ont été menacées d'extinction et ont failli disparaître avec la colonisation européenne.

L'on doit à ces cultures, dont les représentants ont été mentionnés souvent de manière péjorative sous le nom de « bushmen », en particulier les magnifiques peintures rupestres de l'Afrique du Sud réparties sur plus de 2.000 sites.

Les neuf langues africaines officielles sont toutes d'origine bantoue et trouvent leurs racines notamment dans la partie ouest du Congo, ce qui rattache l'Afrique du Sud à une famille linguistique majeure du continent.

Au sein de celles-ci, deux groupes importants se distinguent : les langues Ngnuni (IsiZulu, IsiXhosa et IsiNdebele) et les langues shoto (Setswana, Sesotho sa Leboa et Sesotho).

Relevons qu'en Afrique du Sud, pays du Commonwealth, l'anglais domine dans le monde des affaires.

Pour sa part, le français, longtemps restreint à une élite se référant aux grands auteurs de la littérature française est aujourd'hui regardé comme incontournable en vue d'établir de nouvelles relations avec l'Afrique franco¬phone dans les domaines économiques, institutionnel et culturels.

La protection sociale en Afrique du Sud

L'État sud-africain a créé, depuis 2004, un système de protection sociale pour les personnes les plus démunies qui concrétise un engagement inscrit dans la constitution de 1996.

Sur fonds publics, sont accordées des aides aux personnes âgées, aux personnes handicapées, aux anciens militaires et aux enfants et mineurs de moins de 18 ans.

Un organisme spécifique, le « South African Social Security Agency » ou SASSA gère l'allocation de ces aides sociales perçues par 14.464.521 bénéficiaires.

Le budget annuel de 10 milliards d'euros représente 3,40% du PIB sud-africain.

C'est donc un large mécanisme de solidarité et de redistribution qui a été mis en place, même s'il s'agit d'aides correspondant à un revenu minimum (1.080 rands soit 117 € par mois pour les personnes âgées ou handicapées).

Le photographe David Goldblatt à Paris

Le grand photographe, critique des années de l'apartheid, David Goldblatt expose ses œuvres à Paris, à la fondation Henri Cartier-Bresson (2, impasse Lebouis – Paris 14ème) jusqu'au 17 avril 2011.

Ses photographies qui embrassent la période 1950-2010 portent un regard doux-amer sur la ville de Johannesburg à laquelle il reste profondément attaché.

Sommet franco-sud-africain à Paris

Les Présidents sud-africain et français doivent se rencontrer à Paris au début du mois de mars 2011. Il s'agit d'une visite d'État en France du Président Jacob Zuma.

Cette rencontre a lieu alors que la question de la gouvernance démocratique et des libertés fondamentales en Europe et en Afrique se pose avec une grande acuité.

Nouvelles découvertes sur l'histoire humaine du continent africain

Selon la revue Science, l'homme moderne, né sur le continent africain il y a 200.000 ans, l'aurait quitté en réalité par deux itinéraires.

Il était acquis que le départ de l'Afrique s'était produit, en suivant le Nil, pour rejoindre ensuite les régions du Moyen-Orient.

Une autre voie vient d'être découverte.

Elle aurait traversé, il y a plus de 125.000 ans, le sud de la péninsule arabique. Un passage à pied, alors possible, au niveau de l'actuelle ville de Djibouti, aurait permis ce second itinéraire.