Newsletter 08/09

Paris, 5 novembre 2008

Paris, 5 novembre 2008

Hommage au South-African Native Labour Contingent

Arques-la-Bataille, France, 17 juillet 2009

Dans un site exceptionnel par sa beauté naturelle, s'ouvrant sur le panorama du vieux château féodal d'Arques-la-Bataille (Haute-Normandie), se trouve le cimetière militaire où reposent 260 hommes du South African Native Labour Contingent de la première guerre mondiale.

Le contingent des soldats noirs sudafricains arriva, au début de l'année 1917, en France. Il comportait 25.000 hommes.

Ceux-ci ne furent pas autorisés à porter des armes et furent employés à toutes les tâches logistiques de l'armée sud-africaine.

Un hommage leur est rendu à Arques-la- Bataille chaque année depuis 2006 par les autorités sud-africaines avec les représentants français de la commune et du département ainsi que ceux des pays membres du Commonwealth dont la Grande Bretagne et le Canada.

Notre Comité a participé à cette cérémonie le 17 juillet 2009.

Il y a 90 ans, la conférence de la Paix élude le sort des populations du continent africain : le cas de l'Afrique du Sud

La conférence de la Paix qui suivit la fin de la première Guerre mondiale, organisée à l'initiative de la France, des États-Unis, de la Grande Bretagne et de l'Italie, s'ouvrit à Paris, le 18 janvier 1919 et s'acheva au début de 1920.

Elle devait introduire en particulier le principe de l'autodétermination des nations inscrit au point 14 de la déclaration du président Woodrow Wilson. Mais ce principe n'eut aucune application sur le continent africain.

Une délégation de quatre membres de l'ANC conduite par l'écrivain Sol Plaatje se rendit en Europe pour défendre les droits de la population noire que le Land Act de 1913 voté par le parlement sud-africain avait privée de la quasi-totalité des terres du pays.

Il n'existe pas d'indication sur le passage à Paris en 1919 de cette mission qui ne possédait aucun caractère officiel pour les Alliés.

En toute hypothèse, elle se trouvait supplantée par celle que dirigeaient le premier ministre Louis Botha et Ian Smuts, membre du cabinet de guerre britannique et apprécié par le président Wilson pour soutenir le projet de création de la Société des Nations (SDN).

Toutefois, Sol Plaatje - l'un des fondateurs de l'ANC en 1912 et son premier secrétaire général - qui avait déjà effectué une démarche comparable à Londres en 1914, sera reçu en Grande Bretagne le 21 novembre 1919 par le premier ministre Lloyd George, avec attention sinon avec un certain encouragement.

Lloyd George transmit à Ian Smuts, devenu premier d'Afrique du Sud, les demandes formulées par Sol Plaatje sur les droits des noirs sud-africains, conformes aux idéaux de la SDN, mais n'obtint pas de réponse favorable.

Dès lors, la Société des Nations à laquelle adhéra l'Afrique du Sud allait apparaitre comme une institution sans réelle portée pour la majorité des sud-africains, dont les droits, en revanche, seront défendus avec force par l'Organisation des Nations Unies jusqu'aux élections libres de 1994.