Newsletter 05/09

Quinze années de démocratie en Afrique du Sud

Jacob Zuma, Président de l'ANC, le premier parti du pays qui a obtenu 65,9% des voix aux élections générales du 22 avril 2009, a été élu Président de la République par les députés de l'assemblée nationale le 6 mai 2009.

Après Nelson Mandela, Tabo Mbeki et Kgalema Motlanthe, il est le quatrième Président élu depuis la fin de l'apartheid en 1994.

Lors de sa prestation de serment, le 9 mai 2009, le Président Jacob Zuma a souligné l'importance de l'unité de la nation et la nécessité de créer un partenariat pour la reconstruction, le développement et le progrès donnant une place à " tous les sud-africains, noirs et blancs ".

Il aura été noté son engagement pour " une démocratie participative dans toutes les sphères de la vie publique ", pour la liberté d'expression et l'indépendance de toutes les institutions chargées de contrôler les abus de pouvoir.

Ce discours mettant en exergue le rôle de Nelson Mandela dans l'établissement d'une nation arc-en-ciel et celui de Frederik de Klerk dans la formation de la nouvelle Afrique du Sud, rappelle la place active de l'Afrique du Sud au sein de la communauté internationale et l'accueil en 2010 de la coupe du Monde de football.

Les élections sud-africaines ont également révélé une croissance de l'Alliance démocratique (DA), parti d'opposition rassemblant près de 17% des voix au plan national et obtenant une majorité absolue dans la province du Cap (Western Cape province).

Pour sa part, le nouveau parti issu d'une dissidence de l'ANC, le congrès du peuple (Cope) a réuni 7,42% des voix.

Une large participation des femmes au gouvernement

Le nouveau gouvernement sud-africain, comme ceux qui ont été constitués depuis 1994 possède une large représentation féminine de près de 40%.

Des ministères importants sont dirigés par des femmes : agriculture, forêt et pêche (Tina Joemat-Pettersson), Arts et Culture (Lulama Xingwana), Services pénitentiaires (Nosiviwe Noluthando Mapisa-Nqakula), Défense et anciens combattants (Lindiwe Nonceba Sisulu), Intérieur (Nkosazana Clarice Dlamini Zuma), Relations internationales et coopération (Maïte Nkoana-Mashabane), Industrie minière (Susan Shabangu) Entreprises publiques (Barbara Hogan), Sciences et technologies (Grace Naledi Mandisa Pandor), Développement social (Edna Molewa), Eau et environnement (Buyelwa Patience Sonjica), Femmes, jeunes enfants, et personnes avec handicap (Noluthando Mayende-Sibiya).

Le processus électoral en Afrique du Sud et en Inde

Il existe une grande parenté historique entre l'African National Congress (ANC) créé en 1912 en Afrique du Sud et l'Indian National Congress ou Parti du congrès fondé en Inde en 1885 qui vient de remporter les élections législatives indiennes d'avril-mai 2009.

Nés dans l'empire britannique, ces partis démocratiques agiront progressivement comme des mouvements de libération.

Gandhi qui séjourna en Afrique du Sud (1893-1915) avant de rejoindre en Inde le parti du congrès illustre cette affinité.

Il est honoré en Afrique du Sud, notamment à Johannesburg et à Durban, pour avoir lutté en faveur des droits civiques.

Aujourd'hui l'Afrique du Sud et l'Inde accroissent leurs liens politiques et économiques, en association avec le Brésil.

Coupe du Monde 2010, pari tenu

Le 16 mai 2004, l'Afrique du Sud, a été choisie pour accueillir la première Coupe du Monde de football organisée sur le continent africain.

Elle avait su concevoir un message simple et efficace : " Le pays dispose des meilleures infrastructures en Afrique. Certains stades existent déjà, d'autres doivent être rénovés et certains doivent encore être construits ".

À un an de la coupe 2010, qu'en est-il de l'état d'avancement du projet ?

Le 13 mars dernier, le directeur exécutif du comité d'organisation sud-africain, Danny Jordaan, a donné une conférence de presse à Paris, en compagnie d'un invité d'honneur, Lilian Thuram.

Pour Danny Jordaan, si le but est de faire de cet événement la meilleure Coupe du Monde jamais organisée, d'autres objectifs majeurs sont également visés : améliorer les infrastructures, créer les emplois, développer le tourisme et changer la perception de l'Afrique.

Au delà de ces questions, il a fait part de l'incertitude qui plane sur les délais de construction des dix stades prévus pour l'événement. Il a tenu à rassurer les membres de la FIFA présents en passant en revue leur niveau d'avancement. Quatre sont déjà disponibles en vue de la Coupe des Confédérations qui va se tenir en juin prochain et dont l'Afrique du Sud est aussi l'organisateur.

Puis il a indiqué que les six autres sites seront opérationnels courant 2009 malgré d'importantes grèves des ouvriers pour obtenir de meilleurs salaires.

Enfin il a tenu à souligner que la sécurité est un de ses chevaux de bataille et que des hélicoptères et des canons à eau seront mis à la disposition des forces de l'ordre sudafricaines. Il a rappelé qu'il n'y avait pas eu un seul incident lors des coupes du monde de cricket et de rugby.