Newsletter 04/10

Regards croisés entre l'Afrique du Sud et la France

Banlieues Bleues : Festival Le Cap à Aulnay sous bois

Une rencontre musicale très rythmée mêlant la valse musette des quartiers populaires d'un Paris disparu et le jazz de Sophiatown, le fameux district de Johannesburg des années 1950 qu'anima Myriam Makeba. Le Français Braka et le sud-africain Carlo Mombelli ont créé un spectacle stimulant.

Le vin de Constance, un grand millésime lié à l'histoire franco-sud-africaine

L'un des vins les plus célèbres sur la carte mondiale des vignobles est celui de Constantia, vallée située à 8 km du Cap de Bonne espérance.

Charles Baudelaire dans Les Fleurs du mal (1857) le compare aux baisers de l'être aimé et le place au même rang que le vin de bourgogne ou " Nuits " : " Je préfère au constance, à l'opium, au nuits / L'élixir de ta bouche où l'amour se pavane ".

Le premier millésime du vin de constance remonte à 1689. C'est un vin de dessert dont les cépages issus du Muscat de Frontignan ont une origine française.

Les raisins arrivés à maturation en février ou mars sont laissés sur les pieds de vigne pendant quatre semaines et les vendanges sont reportées à fin mars ou avril.

Le vin est ensuite mis en fûts de chêne pendant deux ans pour produire un nectar aromatique et onctueux.

Napoléon empereur déchu, prisonnier à Saint- Hélène à partir 1815, en sera fourni jusqu'à sa mort en 1821.

Par la suite, le roi Louis-Philippe en 1833 devint le premier acheteur du " groot constantia ".

La réputation du vin de constance évoquée par le poète Charles Baudelaire sera telle que la France conclura un traité commercial avec l'Angleterre en 1860, pour dix années, afin de faciliter l'exportation vers Londres des vins français au détriment des vins de la province du Cap.

Aujourd'hui, les accords avec l'Union Européenne permettent l'exportation aisée des vins de constance et de toute la région du Cap.

Les écrivains sud-africains et l'expression d'une francophonie

Les auteurs sud-africains ont, la plupart, une certaine prédilection pour Paris.

Ils y ont séjourné comme Breytenbach ou André Brink qui maîtrisent à merveille la langue française.

Nadine Gordimer, prix Nobel de littérature y est très lue et son oeuvre trouverait une inspiration chez Marcel Proust. Eric Miyeni vient à son tour d'être séduit comme en témoigne la parution de son livre " A Letter from Paris ".

Dès lors, l'Afrique du Sud pourrait-elle être considérée comme un membre d'honneur de la francophonie ?

Rappelons que l'organisation internationale de la francophonie (OIF) qui fête des 40 ans regroupe 70 pays représentant 870 millions de personnes dont 200 millions de locuteurs francophones.

Près de la moitié des personnes parlant français réside sur le continent africain, en Afrique du Nord et en Afrique subsaharienne soit 92,6 millions de francophones.

Le juriste Pothier (1699-1772), le français le plus influent en Afrique du Sud

Robert Joseph Pothier, professeur de droit romain à l'Université d'Orléans, au milieu du XVIIIe siècle, est l'auteur de grands ouvrages dans le domaine des contrats, des obligations, du droit des sociétés et des régimes matrimoniaux.

Ses travaux ont inspiré en ces matières le droit sud-africain.

En effet, la renommée du jurisconsulte Pothier, très rapidement, s'était étendue audelà de l'Europe.

En particulier, aux États-Unis où il possède au capitole sa statue, et en Afrique du Sud où les tribunaux le reconnaissent toujours comme une autorité de référence (Binding Authority) et source du droit.

Représentatifs de l'esprit juridique éclairé du XVIIIe siècle, ses travaux, après sa mort, ont façonnés des chapitres entiers du code civil français de 1804.

Précurseur en France du code civil, Binding Authority en Afrique du Sud, Pothier est un trait d'union important entre les deux pays. Dans sa formation juridique universitaire, Nelson Mandela a certainement reçu un enseignement sur l'oeuvre de Pothier.

Newsletter 04/09

La participation de l'Afrique du Sud au G 20 de Londres

L'Afrique du Sud a été représentée par le Président de la République, Kgalema Motlante et le Ministre des finances, Trevor Manuel au sommet du G 20 organisé à Londres le 3 avril 2009.

Pour la première fois, le continent africain avait une participation officielle - l'Éthiopie étant par ailleurs invitée - dans une conférence ayant pour objet d'arrêter des décisions de portée mondiale.

S'il est vrai que l'Afrique du Sud a déjà participé à de grandes réunions internationales visant à établir de nouvelles règles dans les relations internationales, le contexte était très différent.

Ainsi, au lendemain de la première guerre mondiale, à la conférence de Paris de 1919, qui mit notamment en place la Société Des Nations, l'Afrique du Sud fut représentée par Jan Smuts, alors ministre du gouvernement sud-africain. Celui-ci comme premier ministre prit également une part active à la fin du second conflit mondial aux travaux sur la charte des Nations unies.

Mais ces deux précédents de conférences internationales avaient lieu alors que l'Afrique du Sud se trouvait largement dépendante de l'empire britannique et appliquait une politique de ségrégation au détriment de la population noire.

Le sommet international du 3 avril 2009 sur la crise financière économique mondiale est donc, au regard de l'ampleur des enjeux, la première rencontre de ce niveau dans laquelle intervient l'Afrique du Sud depuis la fin de l'apartheid et l'introduction du suffrage universel.

À Londres, le Président sud-africain a plaidé en faveur d'un multilatéralisme équitable :

" a stronger and more equitable system of global economic multilateralism ». Il s'agit d'éviter la contagion, aux pays en développement, de la crise née hors de leurs frontières ".

À ce jour, on constate que les marchés financiers à Johannesburg ont moins cédé qu'à Londres, Paris ou Francfort.

Par ailleurs, une croissance positive est attendue en 2009 de l'ordre de 1,3% tandis que des récessions sont annoncées en Europe et aux États-Unis.

L'évolution économique en Afrique du Sud depuis 1999 a été marquée par une croissance moyenne de 4% l'an qui a atteint 5,1% en 2007.

Il est probable que l'impact de la Coupe du Monde de football de 2010, qui se jouera en Afrique du Sud, contribuera à maintenir un maximum de développement économique pour poursuivre la résolution des problèmes de pauvreté et ceux liés à l'épidémie du HIV/sida.

À cet égard, le rapport de l'année 2007 du FMI avait souligné que les deux types d'économie qui agissent en Afrique du Sud, d'une part l'économie financière et industrielle et d'autre part l'économie informelle, possèdent de bons potentiels pour croître dans les années à venir.

Newsletter 09/10

Des relations dynamiques entre l'Afrique du Sud et le Brésil

Lors de la dernière Coupe du Monde, la performance honorable de l'équipe Sud- Africaine, menée par son sélectionneur brésilien, Carlos Pereira, a été signalée. Le lien entre les deux pays apparaît fort dans le domaine du football, puisque le Brésil succèdera à l'Afrique du Sud comme hôte de la prochaine Coupe du Monde en 2014.

Les relations bilatérales ne sont bien entendu pas exclusivement sportives. Le Brésil est ainsi le premier partenaire commercial de l'Afrique du Sud en Amérique Latine, et le rapprochement à travers le football ne fait que traduire une volonté commune d'intensifier la coopération économique et politique.

Le 9 juillet de cette année, le président Lula s'est rendu en visite officielle en Afrique du Sud, après celle effectuée par son homologue sud-africain Jacob Zuma en octobre 2009.

L'agenda de la coopération entre les deux pays contient des programmes portant sur les nouvelles technologies, l'économie, le tourisme, le développement agricole et le développement durable. À cet égard, le Brésil, producteur de biocarburants, porte un intérêt particulier à l'Afrique du Sud, qui dans l'année 2008 en a consommé l'équivalent de 2,5 milliards de dollars, dont 1,7 milliard d'importations en provenance du Brésil.

Cette coopération s'inscrit également dans le cadre de l'IBAS (Inde-Brésil-Afrique du Sud), une alliance, créée en 2003, ayant pour but de renforcer les relations trilatérales mais surtout de peser dans les débats globaux comme porte-parole des pays émergents. Selon Lula, le renforcement des liens entre les deux pays concrétise "l ́affirmation publique que nous croyons aux relations Sud-Sud ".

Fortes critiques sur des projets mettant en cause la liberté de la presse en Afrique du Sud

Alors que Desmond Tutu, prix Nobel de la paix a estimé que les dispositions récemment envisagées en matière de presse n'étaient pas admissibles, une pétition, soutenue par plusieurs centaines d' intellectuels, a été lancée par Nadine Gordimer et André Brink, le 20 août 2010.

Ce texte s'oppose à la création d'un tribunal spécialisé pour la presse (Media Tribunal) qui agirait en réalité comme un organe de censure. En effet, cette juridiction pourrait prononcer des peines à l'encontre des journalistes allant jusqu'à 25 ans d'emprison- nement en s'appuyant sur de nouvelles incriminations à portée très larges inscrites dans un projet de loi intitulé " Protection of information Bill ".

Les principaux éditeurs de la presse écrite ont émis le 8 août 2010 une mise en garde contre de telles dispositions contraires à la liberté d'expression.

Il doit être rappelé que la presse sud-africaine est organisée au sein d'un organe professionnel (Press council), possède un Ombudsman et un code de conduite régulant la profession de manière indépendante.

La situation fragilisée des Roms en Europe

Les Roms, dont la présence en Europe centrale et orientale avait été occultée pendant toute la période de la guerre froide, sont aujourd'hui soumis à des mesures et des pratiques discriminatoires ostensibles.

En outre, récemment en France, pourtant un très ancien pays d'accueil, des expulsions ont eu lieu heurtant le principe de la liberté de circulation et d'établissement qui devrait prévaloir au sein de l'Union européenne.

La Commission européenne a exprimé son inquiétude.

Mais les programmes économiques et sociaux en faveur de Roms conduits par l'Union européenne depuis plusieurs années auront à être profondément réexaminés pour porter tous leurs fruits. Les entraves au droit d'aller et venir à l'intérieur de l'espace européen devront par ailleurs être levées.

Le rapport annuel du Centre pour les droits de l'enfant de l'Université de Pretoria

Le " Centre for child Law " de l'université de Pretoria agit pour la pleine reconnaissance universitaire du droit des enfants, intervient devant les tribunaux en faveur des enfants et transmet ses suggestions aux autorités sud- africaines en vue d'obtenir l'amélioration des textes en vigueur. Il a recours à une vingtaine de juristes professionnels pour suivre les dossiers en particulier auprès des juridictions sud-africaines.

Site Internet : www.childlawsa.com

Newsletter 08/09

Paris, 5 novembre 2008

Hommage au South-African Native Labour Contingent

Arques-la-Bataille, France, 17 juillet 2009

Dans un site exceptionnel par sa beauté naturelle, s'ouvrant sur le panorama du vieux château féodal d'Arques-la-Bataille (Haute-Normandie), se trouve le cimetière militaire où reposent 260 hommes du South African Native Labour Contingent de la première guerre mondiale.

Le contingent des soldats noirs sudafricains arriva, au début de l'année 1917, en France. Il comportait 25.000 hommes.

Ceux-ci ne furent pas autorisés à porter des armes et furent employés à toutes les tâches logistiques de l'armée sud-africaine.

Un hommage leur est rendu à Arques-la- Bataille chaque année depuis 2006 par les autorités sud-africaines avec les représentants français de la commune et du département ainsi que ceux des pays membres du Commonwealth dont la Grande Bretagne et le Canada.

Notre Comité a participé à cette cérémonie le 17 juillet 2009.

Il y a 90 ans, la conférence de la Paix élude le sort des populations du continent africain : le cas de l'Afrique du Sud

La conférence de la Paix qui suivit la fin de la première Guerre mondiale, organisée à l'initiative de la France, des États-Unis, de la Grande Bretagne et de l'Italie, s'ouvrit à Paris, le 18 janvier 1919 et s'acheva au début de 1920.

Elle devait introduire en particulier le principe de l'autodétermination des nations inscrit au point 14 de la déclaration du président Woodrow Wilson. Mais ce principe n'eut aucune application sur le continent africain.

Une délégation de quatre membres de l'ANC conduite par l'écrivain Sol Plaatje se rendit en Europe pour défendre les droits de la population noire que le Land Act de 1913 voté par le parlement sud-africain avait privée de la quasi-totalité des terres du pays.

Il n'existe pas d'indication sur le passage à Paris en 1919 de cette mission qui ne possédait aucun caractère officiel pour les Alliés.

En toute hypothèse, elle se trouvait supplantée par celle que dirigeaient le premier ministre Louis Botha et Ian Smuts, membre du cabinet de guerre britannique et apprécié par le président Wilson pour soutenir le projet de création de la Société des Nations (SDN).

Toutefois, Sol Plaatje - l'un des fondateurs de l'ANC en 1912 et son premier secrétaire général - qui avait déjà effectué une démarche comparable à Londres en 1914, sera reçu en Grande Bretagne le 21 novembre 1919 par le premier ministre Lloyd George, avec attention sinon avec un certain encouragement.

Lloyd George transmit à Ian Smuts, devenu premier d'Afrique du Sud, les demandes formulées par Sol Plaatje sur les droits des noirs sud-africains, conformes aux idéaux de la SDN, mais n'obtint pas de réponse favorable.

Dès lors, la Société des Nations à laquelle adhéra l'Afrique du Sud allait apparaitre comme une institution sans réelle portée pour la majorité des sud-africains, dont les droits, en revanche, seront défendus avec force par l'Organisation des Nations Unies jusqu'aux élections libres de 1994.

Newsletter 09/09

Stockholm, 16 au 22 août 2009

Changement climatique et accès à l'eau : participation sud-africaine importante à la World Water Week

Depuis sa création en 1991, la semaine mondiale de l'eau, organisée par l'International Water Institute de Stockholm, connaît un succès croissant.

Plus de soixante pays y sont représentés. Des responsables gouvernementaux, des experts, des entreprises, des représentants de la société civile y participent pour débattre des grands problèmes liées notamment à l'accès à une eau de qualité, partager des solutions pratiques et trouver les remèdes aux difficultés nouvelles nées de l'instabilité climatique.

Un prix, équivalent au Nobel de l'eau, est décerné chaque année. Il a été attribué en 2000 au professeur Kader Asmal, alors ministre de l'éducation du gouvernement sud-africain.

Cette année, la vice ministre sud-africaine de l'environnement et de l'eau, Madame Rejoice Mabudafhasi est intervenue lors de la séance d'ouverture des travaux, le 17 août 2009 ainsi que dans le grand débat de la conférence sur les eaux transfrontières.

L'Afrique du Sud s'appuie sur des partenariats entre le secteur public, le secteur privé et les communautés locales pour développer l'accès à une eau de qualité dans les localités péri urbaines et les régions rurales.

Enfin, on notera la sélection d'une équipe de jeunes sud-africains comme finaliste au Stockholm Junior Water Prize pour avoir présenté un mécanisme de robinet à fermeture automatique placé sur les réservoirs d'eau potable, utilisés en zone rurale, permettant d'éviter toute perte en eau lors du remplissage des bidons par les usagers. Une initiative de jeunes sud-africains concrète et efficace.

Au total, plus de quarante personnes venant de tous les horizons avaient fait le voyage depuis l'Afrique du Sud pour participer à l'édition 2009 de la World Water Week.

Une nouvelle politique de la santé en Afrique du Sud

Le gouvernement du Président Jacob Zuma, constitué en mai 2009, s'est engagé à réformer la politique de santé publique sudafricaine dont les défaillances avaient été soulignées notamment en matière de traitement du VIH et du Sida.

La revue médicale britannique The Lancet a publié au mois d'août 2009 plusieurs études établies par des chercheurs et des professionnels de la santé sud-africains dressant un bilan des 15 premières années de la jeune démocratie sud-africaine dans le domaine de la santé.

En conclusion, trois grandes priorités ont été énoncées :

- prevention whether for infections (notably HIV and TB), noncommunicable diseases, injury, or for maternal, neonatal and child health (especially prevention of mother-to-chid [sic] HIV transmission and improved newborn health)

- primary health care that is integrated and effective with strong management and capable use of data.

- practising widespread scale up of successful innovations and relevant and rigorous clinical research.

Les professionnels de la santé en Afrique du Sud pourront s'appuyer sur la nouvelle politique définie par le ministre de la santé, le Dr. Aaron Motsoaledi qui lors de la présentation du budget au parlement le 30 juin 2009 avait reconnu que de grands changements devaient être entrepris :

" The public health system is forced to carry the ever increasing burden of diseases, obviously made worse by poverty, HIV and AIDS, and other communicable diseases… Let me accepts and acknowledge upfront that some of the factors contributing in no small measure to the problems the health systems is carrying, are the following: lack of managerial skills within health institutions; failure to cut on identified deficiencies; delayed response to quality improvement requirements;…inability of individuals to take responsibility for their actions; poor disciplinary procedures and corruption;…and lastly inadequate staffing levels in all areas. We are going to be facing al these issues head on and we will do so without fear and favour. We owe it to our country that these issues be tackled head on. "

Tournoi des Trois Nations:

Les Springboks toujours en tête. Résultat final le 19 septembre, à l'issue du dernier match.

Spectacles : l'Afrique du Sud à Paris au théâtre du Châtelet

- La Flûte enchantée de Mozart par les acteurs et chanteurs sud-africains de l'Isango Portobello Company. (8, 9, 11, 14, 15, 16, 17 et 18 octobre 2009)

- Mozart joué dans un township avec une orchestration intégrant des marimbas, des percussions et des choeurs africains. Exceptionnel.

- Soweto Gospel Choir (4, 5, 6, 7, 8 et 9 novembre 2009)

Danses et art vocal sud-africains au plus haut niveau.