Conférence du 9 avril 2014 au Sénat "L'Afrique du Sud : 20 ans de démocratie" (3)

 

Hommage à Nelson Mandela

Aujourd’hui, sur le livre du grand écrivain sud-africain, Alan Paton, « Pleure ô pays bien aimé », se dessine le sourire de Nelson Mandela, auquel Alan Paton avait    apporté son témoignage, au procès Rivonia, il y a 50 ans.

Après 27 années de détention, Nelson Mandela recouvrira la liberté le 11 février 1990 et nous le rencontrerons à Paris dès le 7 juin. Confronté à un contexte très tendu et violent, il parviendra à préserver l’unité du pays et sera élu à la présidence de l’Afrique du Sud le 10 mai 1994 – soit à  l’issue de quatre longues années qui prépareront une transition constitutionnelle, montrée en exemple, et que peu imaginaient pouvoir se réaliser. Nelson Mandela fera un choix démocratique, très rare, celui de n’effectuer qu’un seul mandat et quittera ses fonctions en 1999.

Oui, l’Afrique du Sud a changé depuis l’élection du Nelson Mandela. Le monde entier a été marqué par ce moment peut-être sans précédent dans l’histoire qui clôturait  ce XXème siècle, l’un des plus tragique que l’on ait connu.

De gauche à droite : Georges Lory, SE Elisabeth Barbier, Yves Laurin, SE Dolana Msimang 

Nelson Mandela avait averti des difficultés à venir, se souvenant de son enfance, il rappelait que le sommet d’une colline étant franchi, on apercevait à l’horizon d’autres collines à atteindre. 

Nelson Mandela avait illustré le jour de sa libération, les thèmes qui lui étaient les plus chers, ceux de l’Ubuntu et de la réconciliation : « Je veux laisser l’amertume et la colère derrière la porte de la prison et sortir dans la rue en homme libre, car je ne serai jamais libre si je me laisse dominer par la colère et l’amertume ».       

Nelson Mandela se défendait d’être un prophète et ne voulait pas être regardé comme un saint. Aussi, s’amusait-il de ces concours de photos où chacun voulait être vu à ses côtés. Il préférait les rencontres spontanées.

Au-delà de sa part de modestie et d’humour, nous gardons en mémoire son optimisme et sa foi dans l’humanité et associons, ici, à cet instant, son souvenir à celui de Dulcie September, assassinée le 29 mars 1988, dans notre capitale. Dulcie September représentait à Paris les idéaux de Nelson Mandela.  Nelson Mandela saluera sa mémoire, lors de sa visite d’Etat en France, le 14 juillet 1996. Nous avions connu Dulcie September lors de travaux sur l’Afrique du Sud organisés à l’Assemblée Nationale.

Le rôle des femmes dans la lutte anti apartheid a été majeur, elles ont payé un lourd tribut pour leur engagement.

Ces pages de l’histoire de l’Afrique du Sud et du continent africain, qui seront évoquées ce soir, sont inscrites dans l’histoire de l’humanité et nous ont offert  de nouvelles perspectives. Notamment pour introduire des mécanismes innovants de réconciliation, de protection des libertés et pour relever les défis d’un développement économique partagé.          

De gauche à droite : Denzil Potgieter, Pierre Haski, Yves Laurin, Steve Kahanovitz       

Conférence salle Gaston Monnerville au Sénat                          Cocktail salle René Coty au Sénat