Conférence le 7 février 2015 au Sénat "L'Afrique du Sud, berceau de l'humanité"

L’année 2015 marque le 20ième anniversaire de la signature du protocole de coopération entre la chaire de Paléoanthropologie et de Préhistoire du Collège de France à Paris (dirigée à l’époque par le professeur Yves Coppens), le Transvaal Museum (actuellement Ditsong National Museum of Natural History) à Prétoria et l’Ambassade de France en Afrique du Sud. Il a été signé le 29 novembre 1995 à Prétoria, soit un an après l’investiture présidentielle de Nelson Mandela et la naissance de la nouvelle démocratie sud-africaine. Il a eu pour but de développer les échanges scientifiques (par des voyages d’études ou de formations de chercheurs, d’étudiants et de techniciens mais aussi par des soutiens de projets) en paléontologie (y compris la paléontologie humaine) et la préhistoire entre la France et l’Afrique du Sud. Les échanges dans ces deux grands domaines scientifiques entre les deux pays existent depuis longtemps, à l’exemple de l’Abbé Breuil qui vient en Afrique du Sud dès 1929, mais ils restent sporadiques jusqu’en 1994.

Salle Monnerville

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                 Salle Monnerville du Sénat 

La France et l’Afrique du Sud ont une longue tradition de recherche en paléontologie et en préhistoire, en particulier l’évolution de l’homme. C’est en Afrique du Sud que va être découvert le premier fossile d’hominidé très ancien en Afrique. Il s’agit du crâne de Taung découvert en 1924 qui est un australopithèque (même genre que la fameuse Lucy découverte en 1974 en Ethiopie par Y. Coppens, M. Taieb et D. Johanson). La description de ce petit crâne par R. Dart en 1925 va révolutionner les idées sur nos origines. A l’époque de la découverte, il était envisagé une origine asiatique de l’homme et non africaine. Il était aussi communément admis que ce potentiel ancêtre devait avoir un grand cerveau et des dents de singes, or c’est l’inverse que révèle le crâne, le cerveau est petit et les dents sont de morphologie humaine. A partir de 1936, les recherches de ce type vont s’intensifier avec R. Broom qui prospecte la zone dénommée actuellement « Cradle of Humankind », classée patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO depuis 1999. Elle renferme de nombreux sites qui ont livré l’une des collections les plus importantes de restes fossiles d’hominidés mais aussi d’animaux qui vivaient à la même époque.

L’Afrique du Sud constitue l’un des rares endroits du monde où il est possible de retracer notre histoire ancienne, voire très ancienne. Cette richesse du patrimoine sud-africain a permis le développement de nombreux projets de coopération franco-sud-africains depuis 1995. C’est pourquoi le Comité Français pour l’Afrique du Sud (CFAS), avec le soutien du CNRS-Institut écologie et environnement, a organisé dans la Salle Monnerville au Palais du Luxembourg à Paris le 7 février 2015 ce colloque qui s’est déroulé en 3 sessions :

                                Yves Coppens, Manuelle Franck, Yves Laurin

- Introduction et présentation des relations institutionnelles scientifiques entre la France et l’Afrique du Sud par Y. Laurin (CFAS), D. Gommery (CNRS), M. Franck (Inalco), S. Thiébault (CNRS-INEE), J. Albergel (bureau CNRS/IRD en Afrique du Sud) en association avec D. Du Toit (South African Department of Science and Technology).

Dominique GommeryStéphanie Thiébault                                    Dominique Gommery, Stéphanie Thiébault

  - Historique des recherches françaises menées en Afrique et organisation des échanges dans le cadre du protocole de coopération par Y. Coppens (Collège de France), F. Thackeray (Université de Witwatersrand) et B. Senut (Muséum national d’Histoire naturelle).

Francis ThackerayBrigitte Senut                                   Francis Thackeray, Brigitte Senut

   - Quelques exemples de recherches franco-sud-africaines actuelles par d’anciens bénéficiaires du protocole par F. d’Errico (CNRS & Université de Bordeaux 1), J. Braga (Université Paul Sabatier-Toulouse 3) & D. Gommery (CNRS).

 José Braga                                   José Braga, Francisco d'Errico

 Le colloque a pu avoir lieu grâce à l’aide de WSP, de l’ambassade de France en Afrique du Sud et de l’UPR 2147 du CNRS.